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Témoignages d’actions et de pratiques de classe

La rencontre insolite du surréalisme et du métal vue par les élèves de CAP Métallier du lycée Claude-Nicolas Ledoux des Pavillons-sous-Bois

Au cours de l’année et demie de réalisation de leur chef d’œuvre, les élèves de CAP Métallier du lycée Claude-Nicolas Ledoux des Pavillons-sous-Bois ont vécu une aventure étonnante et déroutante au premier abord, mais qui s’est révélée être riche d’enseignements au point qu’ils ont été invités à l’Elysée pour y présenter leur travail et qu’ils ont remporté le prestigieux Prix des arts Colbert.

En effet, se faire rencontrer le surréalisme, courant littéraire et artistique du début du 20e siècle, et le métal n’est pas forcément une chose évidente à conceptualiser à première vue. Et pourtant, les élèves ont su créer des pièces uniques d’une grande créativité.

Tout a commencé par …

Tout a commencé par la visite de l’exposition « Giacometti et André Breton, amitiés surréalistes » à la Fondation Giacometti de Paris, Giacometti un sculpteur surréaliste renommé et André Breton considéré comme le père du surréalisme.
Cette exposition avait pour objectif de faire découvrir des œuvres de Giacometti aux élèves et de leur ouvrir la porte de l’univers d’André Breton. Au cours de cette visite, les élèves ont découvert le monde du sculpteur et se sont questionnés sur son atelier et sur l’accumulation d’objets dont il s’entourait et qui l’inspirait. Ils ont pu observer et étudier différentes œuvres et essayer de définir ce qu’est le surréalisme.

Mais cette visite ne fut pas que théorique : les élèves ont "mis la main à la pâte" en participant à des ateliers de pratique de modelage à la Fondation. Ils ont pu ainsi appréhender l’approche du volume et de la sculpture selon Giacometti.

Faire le lien entre sculpture et littérature surréalistes

De retour au lycée, en atelier de métallerie, après avoir fait un inventaire des dispositifs de mise en valeur et des dispositifs en métal vus lors de la visite à la Fondation, les élèves se sont lancés dans la production de leur chef d’oeuvre : réaliser une structure en métal qui servirait pour la mise en scène d’un poème surréaliste.

Dans cette perspective, ils ont étudié deux poèmes surréalistes « L’huître » et « Le papillon », extraits du recueil de Francis Ponge, Le parti pris des choses (1942).

En cours d’arts appliqués, ils ont réfléchi sur ce que ces poèmes évoquaient dans une installation, ils ont déterminé des objets ou des éléments qui pouvaient illustrer chacun de ces poèmes puis ils ont fait des recherches graphiques de mise en place des éléments prédéterminés.

 

Les arts appliqués et leur contribution à la réalisation du chef d’œuvre 

En lien étroit avec les autres enseignements, notamment de spécialités, l’enseignement des arts appliqués et de cultures artistiques contribue à l’intégration professionnelle, sociale et culturelle de l’élève. Cela participe à la construction d’une « culture métier » enrichie qui complète la dimension technique de la formation professionnelle et cela élargit cette « culture métier » à d’autres contextes, d’autres culture ou d’autres champs de la création artistique, encourageant ainsi la capacité à travailler en équipe, le sens des responsabilités, l’autonomie et l’esprit critique. Cela favorise également l’acquisition de méthodes de travail fondées sur un raisonnement argumenté et structuré et cela initie l’élève aux moyens et aux techniques d’expression traditionnels et numériques impliqués dans toute démarche de conception et de création.

Le pôle des arts appliqués privilégie une approche concrète, contextualisée et actuelle des différents domaines du design et de la création artistique. Sa mise en œuvre est à la fois pratique et culturelle et en lien étroit avec le pôle design et culture appliqués au métier, particulièrement lors du développement des projets.

Par leur approche pluridisciplinaire, les arts appliqués contribuent à la réalisation du chef d’œuvre. Venant en appui des référentiels professionnels, cet enseignement enrichit le projet de l’élève de questionnements et de références culturelles issues du design et des métiers d’art. Il permet à l’élève d’exercer un regard critique sur le travail de conception et de production qu’il mène durant la réalisation de son chef d’œuvre, selon une approche associant fonctionnalité et esthétique. Ce travail contribue à la construction d’une « culture métier » visant à faciliter la poursuite d’études ou l’insertion professionnelle.

La réalisation du chef d’oeuvre, trait d’union entre la tradition d’un savoir-faire et la dimension artistique 

Après avoir étudié les poèmes et défini les éléments qui pouvaient les illustrer, les élèves sont passés à leur réalisation et à leur mise en place :

L’huître

L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.
 A l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.
 Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.

Le papillon

Lorsque le sucre élaboré dans les tiges surgit au fond des fleurs, comme des tasses mal lavées, - un grand effort se produit par terre d’où les papillons tout à coup prennent leur vol.
 Mais comme chaque chenille eut la tête aveuglée et laissée noire, et le torse amaigri par la véritable explosion d’où les ailes symétriques flambèrent.
 Dès lors le papillon erratique ne se pose plus qu’au hasard de sa course, ou tout comme.
 Allumette volante, sa flamme n’est pas contagieuse. Et d’ailleurs, il arrive trop tard et ne peut que constater les fleurs écloses. N’importe : se conduisant en lampiste, il vérifie la provision d’huile de chacune. Il pose au sommet des fleurs la guenille atrophiée qu’il emporte et venge ainsi sa longue humiliation amorphe de chenille au pied des tiges.
 Minuscule voilier des airs maltraité par le vent en pétale superfétatoire, il vagabonde au jardin.

Aborder la poésie surréaliste n’a pas été chose facile mais, petit à petit, les élèves sont entrés dans cet univers et ont appris à interpréter les deux poèmes du poète Francis Ponge. Ce faisant, ils ont montré un intérêt à confronter ces deux univers, le métal et le surréalisme, en explorant à la fois les créations du sculpteur et les œuvres littéraires.

A l’atelier de métallerie, suite à la visite de la Fondation, ils savaient quel type de structure ils voulaient réaliser mais ils ont dû tâtonner, expérimenter, faire plusieurs essais avec différents matériaux avant de trouver une mise en œuvre qui leur convenait et correspondait à leurs attentes et de, finalement, réaliser ces œuvres si originales.

Un travail de longue haleine émaillé de rencontres motivantes

Ainsi, tout au long de la réalisation de ce chef d’œuvre, les élèves ont su s’approprier un univers artistique tout en réinvestissant leurs savoir-faire professionnels.
Au fil des mois, le projet a mûri grâce à une écoute et à un échange permanent entre les élèves et les enseignants.
Relevant d’un dispositif EAC avec un partenaire, la Fondation Giacometti, ils ont su rendre compte régulièrement de l’avancement de leur projet aux représentants de la Fondation lors des visites au lycée.

Les échanges autour de ce projet leur ont permis de prendre confiance en eux, d’oser prendre la parole et de valoriser leur filière.

Une rencontre en septembre 2022 avec madame Grandjean, ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnels, leur a ainsi permis de présenter les intentions du projet et d’expliquer quelles compétences en atelier ils avaient dû mobiliser pour réaliser leurs pièces.

Ils ont ensuite montré et expliqué leurs créations à la communauté éducative et aux élèves du lycée lors de la semaine précédant les Journées portes ouvertes de l’établissement : un exercice de style qui les a confortés pour leurs oraux sur leur chef d’œuvre du mois de mai 2023.

Lors de la manifestation ArtExpro 2023, ils ont à nouveau su endosser leurs rôles de médiateurs auprès de différents publics (maternelles, élémentaires, collégiens, adultes tel que M. Auverlot, ancien recteur de l’académie de Créteil) et rendre compte des intentions de leurs chefs d’œuvre en adaptant leur discours et en mettant en valeur leur métier de métallier.

Une invitation à l’Elysée et un prix des arts de la Fondation Colbert

Des récompenses sont venues couronner tout ce travail.

En effet, ils ont remporté le Prix des arts de la prestigieuse Fondation Colbert qui a pour but de soutenir des projets économiques, scientifiques, sociaux et culturels qui s’inscrivent dans l’héritage de Colbert, ministre sous Louis XIV.

Et c’est dans ce cadre que la présidence de la République elle-même les a invités à participer à la troisième édition de la grande exposition du Fabriqué en France au palais de l’Elysée. Un groupe d’élèves a donc pu assister au vernissage de l’exposition le 30 juin 2023.

Paroles d’élèves

« C’était un projet intéressant ; en plus, on a pu le montrer dans plein d’endroits, on a même eu un prix et ça, c’était bien. [L’Elysée], c’était un bon moment et je suis fier du travail qu’on a fait et qui a été remarqué surtout. », Harlan

« On a fait quelque chose de bien que les gens ont aimé », Mohammed

« J’ai beaucoup apprécié la visite de l’Élysée : c’est super beau avec toutes ces moulures et ces plis au plafond. Pour ma part, mon objet préféré ça a été la cuisine : j’ai beaucoup aimé les détails des découpes de meubles et les placards électriques ; j’ai eu l’honneur de pouvoir parler avec les créateurs de cette cuisine qui ont pu répondre à mes questions et qui m’ont m’expliqué la précision de la fabrication des parties les plus fines et qui ont fait preuve d’une très grande gentillesse.[...], Océane

« Cette sortie à l’Elysée m’a donné l’opportunité de rencontrer plein d’autres artisans qui faisaient un travail très différent du mien. Ça m’a aussi fait découvrir le monde de l’entreprenariat. J’en ai profité pour partager, écouter les passions des autres personnes, j’ai particulièrement aimé l’exposition d’un horloger qui s’appelle Bianchi. C’était un plaisir de rencontrer notre président Emmanuel Macron ainsi que Brigitte Macron. », Aysegul

« J’ai trouvé cette sortie à l’Élysée formidable. J’ai pu en apprendre davantage sur le fabriqué en France et nous avons bien été accueillis par les membres de la présidence de la République. J’ai aussi aimé regarder ces nouvelles inventions qui verront le jour dans les prochaines années. Un grand merci à la présidence et au lycée Claude Nicolas Ledoux. » Gatien

Dans l’accomplissement de leur chef-d’œuvre, les élèves de CAP Métallier du lycée Claude-Nicolas Ledoux des Pavillons-sous-Bois ont entrepris un voyage extraordinaire, fusionnant le surréalisme avec l’art du métal. Initialement déconcertante, cette aventure s’est révélée être une source inépuisable d’enseignements. Leur ingéniosité a été récompensée par une invitation à l’Élysée, où ils ont présenté leurs créations, et par la prestigieuse reconnaissance du Prix des arts Colbert. Cette expérience, mêlant poésie surréaliste et métallerie, illustre parfaitement l’harmonie entre tradition artisanale et créativité artistique, créant ainsi un lien entre le passé et le présent, entre l’habileté technique et l’expression artistique.

 

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© DSDEN93 - article actualisé le 13 octobre 2023

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