DSDEN 93 - L’éducation en Seine-Saint-Denis

Le jeudi 17 mars 2022, M. Chaleix, inspecteur d’académie-directeur académique de la Seine-Saint-Denis, accompagné de Mme Kuehn, directrice académique adjointe en charge de l’accompagnement des élèves à besoins particuliers, s’est rendu à l’école Maxime Henriet de Clichy-sous-Bois où la classe de CE2 de Mme Ramirez accueille un Buddy depuis le mois de novembre 2021.

Buddy est un système robotisé qui permet à un élève malade d’être « télé-présent » en classe, un des outils qui se déploient progressivement dans le cadre du programme TED-i ("Travailler ensemble à distance et en interaction").

Il est temps de faire l’appel

Après 3 mois d’utilisation dans la classe, les élèves ne sont plus étonnés quand Mme Ramirez installe le drôle de petit bonhomme robot au premier rang. Il est vrai que son apparence est très sympathique.

Il est 9 heures, et rendez-vous a été pris avec Idriss et sa mère pour un temps de classe partagée à distance pendant laquelle le petit robot sera les yeux, les oreilles mais aussi le miroir d’Idriss car son image s’affiche sur l’écran - mais l’enfant, s’il ne le désire pas, a cependant la possibilité de ne pas être vu.
« Tu as un appel de Buddy. Veux-tu décrocher ? » « Bonjour Idriss, tu vas bien ? Est-ce que tu as bien eu la fiche transmise par maman ? » La classe peut commencer, l’effectif est au complet.

Idriss, depuis sa tablette, peut voir son enseignante et interagir avec la classe, il peut zoomer, faire tourner la tête de son robot et utiliser la fonction « lever la main » pour intervenir. « Ça va Idriss ? Je te laisse 5 mn. Je lis les textes avec les autres et je reviens vers toi ».

Tout se passe de façon fluide, l’organisation du travail est maintenant bien rodée : deux fois par semaine, pendant 45 mn, l’élève retrouve ses copains de l’école pour partager des instants de classe avec eux. Une remarque fuse, les enfants laissent échapper des rires et l’on peut entendre celui d’Idriss se joindre aux leurs ; la bonne humeur aussi est partagée.

Vient ensuite un travail en groupe ; l’enseignante déplace alors le robot (il est assez aisément transportable, il pèse 8 kg). Des voix s’élèvent, celles de ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de travailler avec Idriss, mais Mme Ramirez les rassure bien vite : tous auront l’occasion de faire partie du groupe d’Idriss car l’année est loin d’être finie.

« C’est un univers de science-fiction qui devient notre réalité »

Pour Mme Ramirez, tout s’est mis en place naturellement. Si les élèves étaient certes un peu excités au départ devant cette nouvelle forme de communication, le robot a très vite trouvé sa place dans la classe.
Les séances d’enseignement qui incluent Buddy suivent la même organisation : l’enseignante explique le travail, les élèves s’approprient individuellement les ressources puis mettent en commun leurs réponses au sein de petits groupes.

Parfois, le rythme s’adapte en fonction de la fatigue de l’enfant, les horaires partagés sont décalés, mais la fluidité de cette organisation est notamment rendue possible grâce au travail en étroite collaboration avec la maman.

Dans la classe, les élèves ne sont pas perturbés du tout par cette nouvelle forme de travail. Pour eux, tout est normal et ils sont contents de pouvoir retrouver Idriss que certains connaissent depuis le CP, ils trouvent juste cela « super ! ».

La maman est aussi très satisfaite de cette opportunité pour son fils, c’est une continuité dans sa vie quotidienne car c’était - et cela reste donc - son école et ses camarades. Idriss attend toujours avec beaucoup d’impatience de pouvoir se téléporter dans sa classe, même si ce temps d’apprentissage partagé lui parait souvent beaucoup trop court !

Le travail de toute une équipe

La réussite de ce dispositif passe avant tout par une collaboration efficace de tous les acteurs concernés.
Les ERUN qui préparent les robots et se rendent dans les écoles pour rencontrer les équipes éducatives et les familles afin d’expliquer le fonctionnement technique.
Les enseignants qui prennent en main le robot et se mettent à la place de l’élève pour mieux adapter leur pédagogie qui doit alors inclure plus d’interactions.
Les familles qui font le lien entre l’école et leur enfant, elles sont les interlocuteurs facilitateurs sans lesquels ce mode de communication éducatif ne pourrait être réellement efficace.
Et puis, bien sûr, l’enfant concerné et ses camarades de classe, mais eux se posent toujours beaucoup moins de questions que les grands.

Le système s’adapte assez facilement mais il faut savoir l’accueillir, être prêt à s’adapter et à travailler en coordination, notamment avec les enseignants du SAPADHE (Service d’assistance pédagogique à domicile, à l’hôpital ou à l’école pour les élèves malades ou accidentés).
Cela demande un engagement particulier de l’équipe encadrante et de la famille, de la souplesse aussi, mais au final cela fonctionne car tous en ont la volonté.

► La présentation des TED-i au ministère

► TED-i : une démarche d’apprentissage, de socialisation et d’inclusion pour les élèves empêchés par des maladies

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