DSDEN 93 - L’éducation en Seine-Saint-Denis

Depuis cette année, la Direction des services départementaux de l’éducation nationale de la Seine-Saint-Denis finance en partie un dispositif passerelle qui a pour objectif d’éviter le décrochage scolaire, de travailler sur l’estime de soi et sur la valorisation de l’élève et de créer un maillage partenarial pour proposer des repères aux élèves sur le territoire qu’ils connaissent et où ils habitent. Ce dispositif consiste en deux types d’ateliers qui se déroulent le mercredi après-midi : les ateliers de remobilisation et les ateliers de responsabilisation.

Passerelle, responsabilisation, remobilisation... De quoi s’agit-il ?

Le dispositif porte le nom Passerelle car il permet de faire un lien avec le territoire de l’élève : le collège est considéré comme une "passerelle" vers le périscolaire, les associations de quartier, les centres culturels... Le but est que le jeune puisse trouver des repères sur son propre territoire et qu’il puisse fréquenter seul (le week-end, par exemple) les lieux et structures qu’il fréquente lors des ateliers.

La mesure de responsabilisation consiste, pour l’élève, à participer, en dehors des heures d’enseignement, à des activités de solidarité, culturelles ou de formation dans le but de réaliser une tâche à des fins éducatives. Cette mesure cherche à éviter la mise en place d’un processus d’exclusion et de déscolarisation tout en permettant à l’élève de témoigner de sa volonté de réfléchir à la portée de son acte, tant à l’égard de la victime éventuelle que de le communauté éducative.

La remobilisation, quant à elle, est destinée aux élèves en voie de décrochage ; les ateliers sont des lieux d’accompagnement de l’élève à travers des actions diverses (atelier codage, atelier radio, tutorat sur les méthodes de travail et l’orientation par exemple).

Parcours de responsabilisation avec l’atelier "photo"

L’atelier « Petits photographes » accueille les élèves qui n’ont pas respecté le règlement intérieur de l’établissement, ainsi que les élèves décrocheurs et les élèves volontaires. Les élèves participant à cet atelier sont dans un parcours de responsabilisation au cours duquel ils vont s’interroger sur leur image de soi à travers le genre du portrait. Pour cela, accompagnés d’une photographe, ils travaillent à mettre en scène et en image les règles de vie du collège. Ils doivent trouver eux-mêmes les règles à illustrer, puis se mettent en scène et se photographient. Ces photos sont ensuite développées, encadrées, et, pour certaines, affichées sur les murs de la salle de permanence ou dans les couloirs.

Lutte contre le décrochage scolaire et remobilisation avec l’atelier "codage"

L’atelier « codage », supervisé par l’association Colombbus, est principalement proposé à des élèves en voie de décrochage, même si les élèves volontaires peuvent également y participer. L’atelier consiste à découvrir la programmation dans le but de créer un petit jeu vidéo. Il s’agit là d’une approche qui permet de revoir des notions abordées en technologie, mais aussi en mathématiques. En effet, les élèves doivent apprendre et comprendre la logique de la programmation grâce à différentes petites tâches dans un premier temps pour ensuite, dans un second temps, faire avancer, sauter ou tomber le personnage qu’ils ont eux-mêmes créé. Les élèves se montrent très enthousiastes et restent bien souvent concentrés toute une séance sans lever le nez de leur écran. Ils aiment chercher pourquoi leur formule n’est pas la bonne ou encore pourquoi le petit personnage ne répond pas à la commande. Pour la principale de l’établissement, Mme Lefebvre, ce type d’atelier est parfait pour remobiliser les élèves : « Il développe des passions chez certains élèves très absentéistes ou même perturbateurs. » L’exemple en est un élève qui s’est métamorphosé suite au passage dans cet atelier et qui montre beaucoup plus de motivation aujourd’hui.

L’éducation aux médias pour ouvrir le débat

Dans une autre partie du collège, l’association Ghett’up travaille avec des élèves plus âgés, à la fois pour la remobilisation et pour la responsabilisation grâce à l’éducation aux médias. Un atelier autour de la question « Comment faites-vous pour vous informer ? » a notamment été créé et les élèves sont plutôt prolixes sur ce sujet. Rapidement, ils répondent qu’ils s’informent via les réseaux sociaux (TikTok, Instagram, Twitter…). La seconde étape de l’atelier consistera en un petit jeu pendant lequel les élèves devront classer les médias du plus fiable au moins fiable. Les médias proposés ? L’émission Touche pas à mon poste, le réseau social Snap Chat, TF1… Selon une des intervenantes de l’association, cet atelier permet de traiter des fake news, d’ouvrir des débats et donc d’apprendre à s’exprimer.

Le jardinage pour remotiver les élèves décrocheurs ou perturbateurs

À quelques mètres de l’établissement, un atelier « jardinage » se développe sur deux parcelles mises à disposition par le département de la Seine-Saint-Denis dans le but de créer un jardin partagé. Charles, de l’association Autre champ, y travaille à son aménagement avec des collégiens qui ne redoutent pas de mettre les mains dans la terre ou de charger des brouettes. Le jardin partagé est ouvert à tous. Des distributions de légumes y ont lieu régulièrement et sont l’occasion de moments de partage entre les élèves et les parents. Les collégiens aident aux plantations, à la distribution des légumes, mais aussi à l’aménagement de l’espace comme en témoigne une cabane en bois récupérée et remontée avec l’aide de deux élèves. Car tout ce qui se trouve sur les parcelles est issu de la récupération à droite, à gauche et du recyclage.

Deux autres ateliers existent encore en dehors des murs du collège : l’atelier « Croix rouge » et l’atelier « radio ». Au total, ce sont une trentaine d’élèves qui sont accueillis dans les ateliers du dispositif chaque mercredi, que ce soit pour de la remobilisation, de la responsabilisation ou tout simplement parce qu’ils sont volontaires.
Un autre atelier doit voir le jour d’ici peu, en lien avec une toute nouvelle médiathèque accolée au collège.

Un climat scolaire apaisé grâce à un espace réinvesti par les élèves

Le collège Jean Vilar ne cesse de monter de nouvelles initiatives pour améliorer le climat scolaire ou pour mieux aménager l’espace et le rendre plus accessible aux élèves.

En effet, les CPE du collège ont eu l’idée d’une salle de médiation, plus précisément un bureau des solutions aménagé par leur soin. Il s’agit d’un lieu permettant la médiation par les pairs. Tout élève, à partir de la classe de 5^e, peut devenir médiateur. Un planning des permanences des médiateurs est affiché sur la porte de la salle signifiant à tous les élèves à quel moment ils peuvent être entendus. Ces derniers, s’ils sont face à une situation nécessitant une médiation, en font la demande via la boîte aux lettres présente près de la porte du bureau des solutions.
A l’intérieur de la pièce, des fauteuils, un pouf, une plante, une table basse, un cahier de rendez-vous, une petite bibliothèque : le lieu est propice au calme, à la sérénité et à la discussion. Pour Mme Lefebvre, la principale, cette gestion des conflits par les pairs fonctionne très bien : « Les CPE font un énorme travail sur le climat scolaire via ce type d’initiative et cela favorise l’apaisement au sein de l’établissement ». L’atelier « photo » participe d’ailleurs également au travail sur le climat scolaire en exposant les règles de vie du collège sous forme de photographies dans les couloirs.

La salle de permanence, elle aussi, souvent lieu de bruit et difficile à gérer, peu ou mal investie par les élèves, a été repensée et des chaises, un meuble bas et des plantes y ont été installés.

Le collège Vilar est ainsi de plus en plus investi par les élèves qui s’y sentent bien et participent à son aménagement. Le travail mené par les intervenants extérieurs dans les ateliers du mercredi après-midi et l’investissement des CPE de l’établissement sur le climat scolaire portent leurs fruits : les élèves participent à la vie de l’établissement et sont plus autonomes dans la gestion de leurs conflits ; ils se montrent plus intéressés et le taux d’exclusion de cours est en baisse.

RGPD et droit à l’image
Les parents d’élèves disposent d’un droit d’accès, de modification et de suppression des données personnelles (photographies) de leur enfant.
Pour exercer ce droit, vous pouvez écrire à ce.93webmestre@ac-creteil.fr ou téléphoner au 01 43 93 73 72.